lundi 21 juin 2010

Chavez ne s’en va pas

Avec 6,3 millions de « oui », le référendum sur la limitation des mandats électoraux ouvre les portes d’un mandat « à vie » pour le président vénézuélien. Une victoire pour le chantre du socialisme du XXIème siècle.

Les Vénézuéliens ont toujours confiance en Hugo Chavez. Avec 54,36%, ils ont approuvé la possible réélection du chef d’Etat et la liesse populaire a enflammé Caracas après l’annonce du résultat. N’en déplaise à ses farouches opposants, aux pays de droite du continent sud-américain, il va falloir faire avec Chavez. Sûr de son autorité, le président vénézuélien a fait une campagne grandiose, défendant sur tous les médias le bilan de ses dix ans de mandat. Les programmes sociaux, médicaux, éducatifs et la position du Venezuela comme cinquième exportateur de pétrole au monde… Chavez a mis en lumière toutes les facettes positives de son mandat électoral.

Lors d’une allocution télévisée du 8 janvier, il affirmait sans langue de bois : « Je le dis sans complexe aucun ; je crois que je dois rester encore au moins dix ans à la tête du gouvernement vénézuélien ». Quelques jours après les festivités célébrant les dix ans de sa première élection, le père de la révolution bolivarienne du Venezuela n’avait clairement pas l’intention de mettre un terme à son parcours politique presque idyllique dans lequel on ne trouve qu’une seule ombre au tableau : le rejet par référendum de la réforme constitutionnelle en décembre 2007 qui visait à fonder un Etat socialiste.

Dans ce projet de réforme, on trouvait déjà l’idée du renouvellement ad vitam eternam du mandat présidentiel qui était jusqu’à maintenant limité à deux. A l’époque, ses opposants pointaient du doigt le projet radical du président. Lors de la campagne pour ce nouveau référendum, les opposants ont dénoncé un acte « illégal » – bien que la loi soit du côté du président puisqu’il ne s’agissait pas de la même question – ainsi que la montée de la criminalité et de la corruption dans le pays.

« Une victoire du peuple »

Pour fêter ce changement constitutionnel historique, Hugo Chavez a prononcé un discours de victoire fleuve dont lui seul a le secret. Du balcon du palais présidentiel de Miraflores, arborant son éternelle chemise rouge, le président a déclaré : « C’est une victoire nette du peuple, (…) de la révolution. (…) La vérité a triomphé sur le mensonge, la dignité de la patrie l’a emporté sur ceux qui la nient, la constance a gagné. »

« Je jure, qu’à partir de cet instant, je vais me consacrer pleinement au service du peuple, de manière définitive » a solennellement affirmé Hugo Chavez avant de lire une lettre de l’ex-dirigeant cubain Fidel Castro le félicitant pour « une victoire incommensurable ». Libéré de ce carcan constitutionnel, Hugo Chavez peut commencer à faire des projets d’avenir et de socialisme. Pendant la campagne il avait déclaré : « Je ne peux pas dire que je suis candidat pour 2012, mais oui, je peux dire que si l’amendement est adopté, considérez-moi comme un candidat potentiel à la présidence pour 2012, parce que je sens que ce n’est réellement pas le moment pour moi de me retirer. »

Mais avant 2012 et avant la possibilité d’une éternelle réélection pouvant mener à une présidence « à vie », le président Chavez va devoir affronter 2009 et son lot de difficultés allant de l’inflation pétrolière aux nouveaux rapports diplomatiques avec les Etats-Unis transformés par l’élection de Barrack Obama. Le révolutionnaire a encore devant lui des obstacles majeurs avant de voir le socialisme prospérer sainement au Venezuela.

Les dates clés :

* Election le février 1999
* Réélection en juillet 2000 (après l’acceptation par référendum de la nouvelle Constitution bolivarienne du Venezuela en décembre 1999).
* Réélection en décembre 2006.
* Décembre 2007 : rejet par référendum de la réforme.
* Février 2009 : Référendum sur la réélection illimitée du chef de l’Etat.
* Février 2013 : fin du mandat de Chavez.

Sur The Way Latina

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