Le jeune garçon, Carlitos, transporte une statue de Vierge Marie kitschissime de maison en maison pour recueillir les malheurs et espoirs des habitants. Les silences et les compositions de Luis Alberto Posada se partagent les images afin de donner aux témoignages des mères d'enfants morts par la guérilla toute l'attention qu'ils méritent. Le DVD de Carlitos Medellin offre une belle qualité d'image qui fait la part belle à la lumière éblouissante et aux couleurs ocres de la ville colombienne en pente.
Pour revisiter la chronologie des conflits en Colombie, un résumé rapide est à disposition dans les bonus. « Cinquante ans de violence ininterrompues » ou une approche géopolitique du pays présentée par Anne Proenza. La Mule, un court-métrage du même réalisateur fait aussi partie de la liste des bonus. Malheureusement, le trait est moins subtil et traite d'une façon presque vulgaire le pourtant si dramatique cas des passeurs de drogue mettant leur vie en danger pour quitter leur pays.
Mais le bonus le plus intéressant est bien sûr l'interview de Jean-stéphane Sauvaire, le réalisateur, qui explique en toute simplicité la genèse de son film. Ses références, ses intentions de départ, son expérience sur le terrain et toutes les modifications du projet qui s'en sont suivi comme le passage de la fiction au genre du documentaire... Un plan-séquence de vingt minutes d'un homme racontant la peur intrinsèque à la Colombie mais aussi le devoir d'en parler. Un documentaire simple mais réaliste qui permet de plonger dans le triste quotidien de la ville la plus dangereuse du monde.
Carlitos Medellin de Jean-Stéphane Sauvaire
sur le site de commeaucinema.com
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