mercredi 2 décembre 2009

Le Violon

Au Mexique, les militaires terrorisent la population et tentent de refreiner les désirs de guérilla qui pourrait naître chez les citoyens. Don Plutarco vit dans un petit village de montagne avec son fils, Genaro, et son petit-fils, Lucio. En apparence, ce sont des paysans qui tentent de gagner leur vie en jouant de la musique sur les terrasses des restaurants mais en vérité, Genero est un guérillo. Il veut libérer son pays dans l’espoir d’offrir un meilleur monde à son fils. Malheureusement, les militaires attaquent et les guérillos se retrouvent à vivre tapis dans la campagne. Sans les munitions dont ils ont besoin pour passer à l’action.

Dans son film, Francisco Vargas désirait montrer le Mexique et toute la poésie de la guérilla paysanne. Toute la naïveté, l’idéalisme et la simplicité de ce pays d’Amérique Latine s’incarnent dans le personnage de Don Plutarco, joué par Don Angel Tavira (couronné du prix d'interprétation masculine dans la section "Un certain regard" du dernier festival de Cannes), un homme de souche, manchot, débutant à son vieil âge sur les écrans avec la grandeur d’un homme qui sait de quoi il parle. Et qui en impose lorsqu’il joue sur son violon les chants traditionnels. Les intermèdes musicaux transportent les spectateurs dans cette campagne que la peur a rendue paisible (et qui est sublimé par une photographie noir & blanc d’une grande pureté). Le Violon est un film sur la guerre mais sur une guerre qui n’arrive pas à se lancer, sur un homme qui va tenter malgré son âge de la faire démarrer par devoir envers son peuple et son fils. Don Plutarco est l’homme du passé qui doit faire vivre le futur grâce à son don : la musique. Le vieux Mexicain, courbé, porte son violon dans son étui sur son épaule. Frêle, l’homme porte avec son violon le destin de son pays, métaphoriquement et concrètement parlant.

Francisco Vargas met en scène un vrai duel entre le vieil homme et le Capitaine. Don Plutarco répond à la punition du Capitaine comme un enfant, subit l’affront de jouer pour l’ennemi afin de récupérer son précieux instrument. Il pense utiliser le Capitaine comme un passe vers les munitions tant recherchées mais la guerre est plus violente que ce qu’imagine le vieil homme et la scène finale liée à la première scène n’est qu’un aperçu de la terreur qui régnait à cette époque.

Avec Le Violon,Francisco Vargas nous raconte l’histoire peu exprimée de son pays, l’asservissement d’un peuple violenté par son propre gouvernement.

Le Violon de Francisco Vargas
sur le site de commeaucinema.com

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