mercredi 2 décembre 2009

L'Illusionniste

Un magicien nommé Norton

Eisenheimer, un magicien, crée le trouble dans le Venise des années 1900. Une femme rêvant de liberté et un prince héritier trop rationnel viennent compliquer et sublimer son ascension vers la perfection de son art.

Cela faisait trois petites années (depuis 24 Heures Avant La Nuit de Spike Lee) qu’on attendait de revoir Edward Norton dans toute la puissance et la conviction qu’on avait vu émaner de lui dans Fight Club ou American History X. Il fait ici son retour dans un rôle taillé pour lui comme un beau costume d’époque en trois pièces. Eisenheim le magicien a parcouru le globe pour apprendre l’essence de la magie et rencontrer les plus grands.

Malgré une mise en scène un peu classique mais bien tenue, Neil Burger met en place son drame et son enquête sans jamais tenter le jeu du suspense. L’histoire se déroule lentement (un peu trop peut-être). La seconde partie du film, plus noire, met du temps à trouver son chemin et semble un peu parachutée sans préavis mais arrive à nous tenir en alerte jusqu’à la révélation finale un peu attendue mais qui fonctionne agréablement (qui copie tout de même The Score qui copie Usual Suspects).

Les nombreux tours de magie auxquels nous assistons impressionnent le spectateur. On se laisse aller à la rêverie devant des papillons, des fantômes et un magicien philosophe qui nous parle du temps et fait pousser un oranger. Edward Norton y est d’ailleurs pour beaucoup puisqu’il s’est sérieusement plongé dans la magie avant le tournage afin de réaliser lui-même les quelques scènes d’illusion. Paul Giamatti est pour sa part d’une grande sincérité, déchiré entre son ascension sociale et l’affection qu’il ne peut s’empêcher d’éprouver pour le magicien.

Car ce qui fait vraiment le film c’est bien cette interaction passionnée entre le magicien et l’inspecteur chargé par le prince héritier (le machiavélique Rufus Sewell) de le faire taire. Le représentant de l’ordre, magicien à ses heures, est fasciné par la perfection d’exécution de l’illusionniste. Un duo pessimiste qui se retrouve dans l’amour de la magie et dans leurs petites conditions sociales de départ.

Mention spéciale pour Jessica Biel à qui l’on a confié le rôle de la femme amoureuse, un rôle dans lequel elle excelle puisqu’elle n’a pas presque pas de texte et qu’elle se contente d’être jolie (elle nous rappelle une certaine Scarlett Johansson).

L'Illusionniste est un film de conflits de pouvoir, un film d’hommes entre magie et réalité transformée.

L'Illusionniste de Neil Burger
sur le site de commeaucinema.com

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