mercredi 2 décembre 2009

Par Effraction

Prise de conscience à King's Cross

Will est un architecte idéaliste qui espère transformer le quartier peu fréquentable de King’s Cross (Londres) en espace zen et dynamique. Malheureusement pour celui-ci le quartier a un plus gros impact sur sa petite personne que l’inverse. Par Effraction pourrait être résumé ainsi « tel est pris qui croyait prendre ». L’homme qui veut combattre l’esprit de « non-droit » régnant à King’s Cross fait l’expérience du quartier en étant lui-même rongé par des aspirations ambiguës, entre violences et infidélité. Comme dans une seconde crise adolescente obligatoire à son renouveau, Will se rebelle contre lui-même pour s’affirmer face à ses problèmes professionnels et familiaux. L’architecte va avancer en parallèle avec Miro, un adolescent qui se croit sans avenir. Différents en tous points mais perdus dans la même atmosphère de fatalité, ils apprendront à découvrir ce que la vie réserve derrière les obstacles.

Will et Liv (Robin Wright Penn) forment un couple en difficulté, écartés l’un de l’autre par une fille psychologiquement troublée dont ils appréhendent différemment les crises. Cette image de couple qui aurait trop vécu, Will essaye de la contrebalancer avec une passion imprévue naissant dans des murmures. Anthony Minghella montre un amour que veut être vécu, comme un sauvetage, mais qui ne peut être. La femme-maîtresse est interprétée par Juliette Binoche à qui Anthony Minghella (Le Patient anglais) offre une nouvelle fois un rôle de femme perdue, blessée, diaphane… Une femme qui vit moins pour elle que son fils. Car dans Par effraction, la galerie de seconds rôles enrichit les personnages principaux (parfois un peu trop pâles) : un collègue amoureux, une prostituée bavarde et cette famille immigrée qui lutte pour survivre dans un pays qui ne se préoccupe pas vraiment d’eux. Plus intéressant sur les bords que dans l’intrigue centrale, Par effraction n’invente rien mais présente avec simplicité les déboires de tout un chacun.

Sans jamais juger ses personnages, Anthony Minghella leur offre un instant de vie, fondateur d’avenir. Le dialogue, la lucidité, la colère, la vengeance et le pardon se mêlent dans King’s Cross pour parler de la vie et exprimer la difficulté de réussir.

Par Effraction d'Anthony Minghella
sur le site de commeaucinema.com

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