mercredi 2 décembre 2009

La Montagne sacrée

Un film surréaliste sur la recherche de la vérité

Les œuvres du cinéaste Chilien sont très peu connues en France mais quand on y fait référence c’est toujours sous la qualité de chef d’œuvre. Disons le tout de suite, La Montagne Sacrée(et certainement toute l’œuvre de Jorodowsky) n’est pas accessible à tout le monde. Beaucoup de nudité, de fantasmes mis en image et de profanation religieuse se mêlent dans cette histoire un peu spéciale pour la conquête du suprême.

L’univers d'Alejandro Jodorowsky est futuriste et surréaliste. Les costumes en latex, les maquillages et tatouages, les salles aux vives couleurs et le lourd potentiel symbolique rappellent un peu l’œuvre Stanley Kubrick (2001, L’odyssée De L’espace, Orange Mécanique). En construisant neuf univers (suivant le système solaire), Alejandro Jodorowsky présente les mille et une déviances du monde futur comme ce lieu où l’industrie des jouets est en relation avec le gouvernement. En suivant l’évolution des tensions mondiales, la patronne du jouet fait construire les objets qui conditionnent les enfants à haïr certains peuples et donc à partir en guerre facilement lorsque la situation politique le demande. Une clairvoyance sur la perversion des années que nous vivons qui doit à Jodorowsky la définition de visionnaire.

Le cinéaste offre à son personnage principal (Horacio Salinas) un rôle christique. L’homme commence sur la croix, lapidé par des enfants, puis se libère pour découvrir un monde de souffrances dans lequel ce « fils de Dieu » a bien du mal à rester positif. Les hommes sont mauvais, la religion n’est qu’un commerce et le peuple adore une tour en brique qui délivre de temps à autres des grains d’or. Le « Christ » décide de prendre les choses en main et fait la rencontre d’un alchimiste qui veut prendre la direction du monde en détrônant les immortels de la montagne sacrée pour prendre leur place. Un alchimiste qui se révèle plus comme un sage dans une très belle scène où il délivre le « Christ » de son tragique destin pour lui offrir une vie d’être humain avec une Marie-Madeleine moderne et son enfant-singe.

Le film se considère comme œuvre et non comme représentation de la vie et Alejandro Jodorowsky assume totalement cet axe de travail avec une fin digne de Magritte (« Ceci n’est pas une pipe»). Ceci n’est pas un film. À voir.

La Montagne sacrée
d'Alejandro Jodorowsky
sur le site de commeaucinema.com

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