mercredi 2 décembre 2009

Le Regard

Un regard pas suffisamment expressif

L’imminence de la cécité pousse Esfandyar à retourner chez lui, en Iran. Après 20 ans d’absence, il doit faire face à son passé. Alors que le film aurait pu être un prétexte à montrer Téhéran dans ses beautés cachées, alors que l’on s’attend à des moments de contemplation (des paysages mais aussi des membres de sa famille), il n’en est rien.

Esfandyar rentre chez lui, affronte son père, poursuit des personnes sans que l’on sache trop pourquoi, mange, fume, met des gouttes dans ses yeux et nous laisse perplexe. On ne comprend pas bien ce qu’il se passe dans la tête de tout ce petit monde. Il faut dire qu’ils ne nous aident pas vraiment en refusant presque toujours le dialogue. La scène qui réunit le personnage principal et sa belle-mère dans un hôtel éclaire un peu le propos mais pas assez pour rattraper le sentiment d’incompréhension qui court depuis le début.

On notera quand même une belle mise en scène. Les personnages muets ou presque (vous l’aurez bien compris) traversent et se regardent à travers des miroirs et des voiles. Une mise en scène même audacieuse par instant - un plan sur des pieds qui parcourent un tapis et s’avancent vers un cafard mais qui se refusent à le tuer ou un personnage qui dérange le champ de la caméra.

L’intention louable de vouloir faire parler les images plus que les personnages est malheureusement ratée. Un peu moins de mystère aurait pu accroître la force de ce Regard.

Le Regard de Sepideh Farsi
sur le site de commeaucinema.com

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