jeudi 3 décembre 2009

Le PS, un parti en quête d'union

En préambule de ce Congrès, le Parti socialiste (PS) a adopté une nouvelle déclaration de principes lors de la convention nationale, le 14 juin dernier. Cette 5ème mise au point de la ligne politique du Parti depuis la création de la Section française de l'internationale ouvrière (SFIO) en 1905 annonçait déjà la rénovation qui va réellement prendre forme avec l'élection d'un nouveau premier secrétaire.

Les experts ont noté que le PS éliminait l'idée de « lutte révolutionnaire » laissant donc à la gauche de la gauche ce thème hautement communiste. A l'instar de la déclaration de principes de 1990 qui acceptait pour la première fois l'économie de marché, le texte de 2008 montre une évolution du Parti en fonction de la société et de l'histoire.

Un parti, des courants

Tous les dirigeants du PS ont unanimement signé cette déclaration. Pourtant, à l'approche du Congrès, les différents courants sont toujours d'actualité. Ségolène Royal prône une social-démocratie tirant vers le centre. Bertrand Delanoë et Martine Aubry se repositionnent à gauche où l'on trouve déjà Benoît Hamon.

Historiquement, le PS a toujours était un parti unissant des courants. Sa naissance en 1969 résulte de l'union de la SFIO avec d'autres partis de gauche. Il est donc logique de retrouver des années plus tard ces multiples voix. La force du Congrès d'Epinay en 1971 est la victoire de François Mitterrand, sortant d'un courant minoritaire. Fédérateur, certain que la légitimité du PS tenait à l'union des forces de la gauche non-communiste, il réussi à prendre la tête du Parti avec un programme fort.

En 1974, Michel Rocard, personnage emblématique du Parti Socialiste Unifié (PSU), rallie le PS et soutient François Mitterrand lors de la présidentielle où il échoue de peu. Quelques années plus tard, en 1979, le Congrès de Metz confirme la rivalité entre François Mitterrand et la « deuxième gauche » de Michel Rocard peu favorable aux nationalisations intégrales prônées par le Premier secrétaire.

Reims marquera l'histoire

La présidentielle de 1981 voit les manoeuvres de réunification de la gauche portée ses fruits avec la l'élection de François Mitterrand. Réélu en 1988, l'homme qui a oeuvré pour une gauche fort et unie est en dehors des tractations du Parti se délite lentement. Le Congrès de Rennes de 1990 sonne la division du Parti en trois courants (Jospin/Rocard/Fabius).

A sa manière, le Congrès de Reims marquera certainement son temps. Les négociations risquent d'être houleuses. Or personne ne semble avoir, pour l'instant, l'impact et le charisme d'un François Mitterrand qui, fraîchement débarqué, avait réveillé l'identité commune d'une gauche qui se cherchait.

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