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Santiago sans relief

Cristina vit paisiblement. Entre son travail d’assistance à domicile auprès d’un vieux mourant et ses balades dans Santiago où elle ne connaît personne, son quotidien est loin d’être très exotique. Alors, lorsqu’elle trouve le sac abandonné d’un homme, Cristina s’imagine une nouvelle vie. Ecoutant la musique du baladeur et fumant les cigarettes de cet inconnu, la jeune fille en quête d’identité se plaît à imaginer la personne puis fait pas à pas intrusion dans sa vie.

Le destin a convié Cristina à rencontrer Tristan. Un homme qui commence justement une sacrée dépression face à sa vie qui se délite (femme le quitte pour un bellâtre, rencontre avec le petit copain follement opportuniste de sa mère…). Pendant ses heures de liberté, Cristina suit cet homme sans jamais l’accoster. Puis elle s’intéresse à la femme. Forte de son sentiment d’invisibilité, elle les suit, toujours plus proche d’eux, elle s’introduit chez eux et s’installe pendant leur absence. Malheureusement, tout cela ne va nul part. Les scènes ne semblent avoir aucune conséquence les une sur les autres. Les deux protagonistes s’interrogent sur l’amour, l’avenir mais tournent en rond. On le comprend, c’est la rencontre entre les deux qui les inscrira définitivement dans un monde dont ils se sentent absent. Cristina vampire la vie de Tristan pour s’émanciper mais devra impérativement lui rendre sa force pour que lui-même se charge de se remettre sur les rails de la vie. Mais à vouloir réaliser un film détaché et intimiste sur les questions existentielles que l’on se pose à différents stades de la vie, Alicia Scherson joue à saut mouton et offre peu de relief à ses personnages errants

Malgré quelques bonnes idées, la réalisatrice se perd dans les rues de Santiago et en oublie son propos. Rythme lent, dialogues restreints et fin en suspension : le spectateur aurait aimé un peu de parti pris. La chaleur pesante de la capitale chilienne semble empêcher le film de décoller.

Play d'Alicia Scherson
sur le site de commeaucinema.com