L’entreprise de vérité et de réalisme, apparente à l’écran, est d’autant plus forte dans les bonus que les spectateurs découvrent les vrais hommes qui ont vécu cette terrible journée. L’alliance de ces deux survivants du 11 septembre avec l’équipe du film enrichit le jeu des acteurs. Le côté mélodramatique que l’on pouvait reprocher à World Trade Center en sortant de la salle apparaît ici comme une réelle expression de vie. Par les interviews des deux hommes racontant l’enfer de cette journée et des deux ans de guérison physique nécessaires, les événements du 11 septembre prennent plus de vie que dans le film et apportent une émotion bien différente puisque plus intime et moins Hollywoodienne (Nicolas Cage est forcément de trop dans ce film exaltant la force de l’homme ordinaire). L’interview qu’Oliver Stone donne à David Lean permet aussi de retrouver l’homme politique que l’on apprécie. En présentant un film apolitique, le réalisateur met en scène ce jour où les Etats-Unis ont été touché physiquement, un mardi où il n’était pas question de politique mais de devoir, de sauvetage et d’amour. La politique est arrivée après et Oliver Stone n’a pas dit son dernier mot à ce sujet…
C’est avec intérêt que l’on découvre aussi une visite de New York orchestrée par les souvenirs d’enfance d’Oliver Stone. Malgré son amour par cette ville, son propos est sombre. À la différence d’un Woody Allen qui sublime sans cesse cette « Big Apple » qu’il voit comme un village à préserver, Oliver Stone se rappelle des frontières indépassables entre les différents quartiers, les quelques années d’opulence mais aussi et surtout les failles de sa famille : la solitude d’être enfant unique et l’incompréhension du divorce de ses parents. Une interview très intime qui présente le réalisateur de toute sa complexité, son envie de partir au Vietnam puis son désir d’en retracer l’absurdité dans ses films, son amour pour les Etats-Unis qui passe toujours par la déception que l’image rêvée est toujours fissurée par la dure réalité.
Bien que l’on aurait aimé un film moins conventionnel de la part d’un réalisateur comme Stone, World Trade Center est l’expression d’un drame trop humain et gagne réellement a être revu avec ces compléments d’informations.
World Trade Center d'Oliver Stone
sur le site de commeaucinema.com
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