jeudi 3 décembre 2009

Le PS à l'heure de la rénovation

On disait l'affaire ficellée. On voyait déjà les motions de Bertrand Delanoë et de Ségolène Royal se confronter dans la course finale pour la rénovation du Parti socialiste. C'était sans compter sur le réel désir de rénovation qui a poussé Martine Aubry et Benoît Hamon à se lancer d'arrache-pied dans la bataille. Alors, quelques heures avant le vote, les adhérents du PS hésitaient encore entre les quatre principaux courants.

Le renouvellement de la tête dirigeante du Parti socialiste suit une chronologie un peu complexe qui mène au Congrès de Reims du 14 au 16 novembre. Après la dépôt de propositions pendant l'été et les alliances de la rentrée pour définir six motions, les militants « encartés » devront trancher. Le Parti prévoit la participation de 130.000 à 140.000 adhérents. Deux cent trente trois mille personnes sont inscrites sur les listes électorales dont 65.000 qui ne pourront voter qu'en mettant à jour leurs cotisations.

Un vote clair

Deuxième dans les sondages et orpheline des ses « adhérents à 20€ » qui s'étaient joyeusement engagés pour la porter jusqu'à l'Elysée, Ségolène Royal mise sur des considérations plus pratiques qu'idéologiques. Pour sa rénovation du Parti, elle compte « rendre le PS ouvert et accueillant » et s'engage à baisser le prix de la cotisation à un « niveau modique ».

De son côté, François Hollande, premier secrétaire du PS depuis 11 ans et soutien de Bertrand Delanöe, enjoint les militants à un vote clair : « Pour que le Congrès soit limpide, une motion doit nettement se détacher et un vainqueur être proclamé. » Il tente ainsi de contrecarrer l'ombre de l'abstention et du désintérêt des adhérents après les incessantes querelles du Parti et l'omniprésence médiatique de l'élection présidentielle américaine.

Martine Aubry, elle, indique sa confiance : « Je crois en la clairvoyance des militants. Ils ont, eux aussi, souffert de nos échecs des vingt dernières années. » Ces militants réunis dans plus de 3.000 fédérations sont appelés aux urnes. De ce vote découlera le nombre de délégués envoyés à Reims pour assister au Congrès. Si une motion récolte plus de 45% des voix, la fédération enverra à Reims 45% des délégués locaux ayant soutenu cette motion.

Définir une ligne politique

Lors du Congrès, l'ensemble des responsables du Parti socialiste et des délégués départageront les motions par un deuxième vote. En s'appuyant sur les motions, les participants devront définir la ligne politique du Parti pour les trois années de mandats. Entre social-démocratie, socialisme participatif et ancrage affirmé à gauche, les motions proposent un avenir différent pour le PS qui va devoir choisir son camp. Pour sa survie, ses adhérents et son positionnement pour l'élection présidentielle de 2012.

La dernière phase du processus aura lieu les 20 et 21 novembre. Les militants seront à nouveau solicités pour élire le premier secrétaire du Parti. Martine Aubry et Ségolène Royal ne sont d'ailleurs pas officiellement candidates au poste. La première n'a pas démenti sa porte-parole qui a révélé l'envie de la maire de Lille de briguer le siège de premier secrétaire national quand la seconde a affirmé sur TF1 avoir mis « au frigidaire » ses ambitions de candidature. Mais on imagine mal la personnalité menant la motion gagnante laissée passer l'opportunité de marquer de son nom la rénovation du Parti socialiste. Réponse ce soir.

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