mercredi 2 décembre 2009

En la cama

Confidences sur l'oreiller

En proposant le récit d’une relation entre deux inconnus rencontrés au hasard d’une soirée, Matias Bize met en scène la complexité des rapports amoureux. Daniela et Bruno n’ont finalement qu’une nuit pour vivre leur amour. Entre tendresse, sexe, disputes et secrets, les deux personnages vivent en accéléré le bonheur et la difficulté d’être deux.

Au fil de leur nuit blanche, Daniela et Bruno se confient ce qu’ils ne diraient à personne d’autre, les théories qu’ils se sont forgés – sur la consommation ou la répartition des personnes selon les films qu’elles voient au cinéma – mais aussi les faiblesses de leur cœur face à leurs vies respectives sur le point de changer.

Matias Bize filme les deux amants comme des paradigmes d’homme et de femme qui désirent vivre, tout simplement, mais sont confrontés aux obstacles de la vie qui est définitivement plus complexe que celle rêvée et évoquée en début de nuit. La caméra suit leurs gestes, leurs corps, leurs sourires dans le tourbillon d’un amour de motel. Jouant avec les miroirs et la composition de la pièce (une baignoire, une télévision, une salle de bain… Tant d’espace où chacun trouve le moyen de s’échapper), le réalisateur sous-entend par l’image ce que l’on comprend au fur et à mesure des mots : l’impossibilité d’être ensemble combattue par la nécessité de vivre cet instant comme une parenthèse sacrée. Cette chambre est un coffre à jouet, à souvenir, un journal intime ouvert sur une page vivante qui relate un moment condamné à n’être bientôt que du passé.

C’est dans ce huis clos que les deux amants se découvrent, s’assument pleinement et se confient entièrement avec la douce sérénité que les mots prononcés ne sortiront jamais de cette chambre.

En la cama de Matias Bize

sur le site de commeaucinema.com

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