mercredi 2 décembre 2009

Paris nous appartient (DVD)

Lors d’une soirée, Anne, une jeune universitaire préoccupée par ses études, est présentée à un groupe d’artistes parisiens. Au hasard des rues parisiennes, elle retrouve ses personnages et, attirée par leur passion de vivre, se transforme en enquêtrice, en femme, en adulte. L’amour naissant et la perspective d’un complot la pousse à investir Paris de ses rêves. Les 400 coups de François Truffaut et A bout de souffle de Jean-Luc Godard Paris nous appartient de Jacques Rivette est un manifeste du cinéma vérité. Baigné dans un soupçon de complot, cette initiation à l’amour dans le labyrinthe de Paris reflète les grandes idées de l’époque (un certain romantisme de la révolution, une attirance pour des intellectuels façonnant la politique à leurs images…).

Dans ce premier film, le réalisateur imagine la vie comme un roman policier, un théâtre à ciel ouvert où tout est possible. Mélangeant la tragédie (Périclès de Shakespeare), la femme fatale des films noirs (Terry) et la richesse de cette époque où tout devait débat passionnel et, en particulier, le cinéma, Jacques Rivette filme ses acteurs et Paris au fil du quotidien avec l’intime conviction que la vie et le cinéma ne font qu’un. Moins classique qu’un Truffaut mais moins novateur que Godard, Rivette nous offre une visite de Paris en noir et blanc où la caméra est un regard baladé sur des espoirs.

Pour la re-sortie de ce chef d’œuvre du cinéma français, MK2 offre aux spectateurs deux bonus intéressants. Le court-métrage de Rivette – réalisé avec Claude Chabrol – Le coup de berger, montre une nouvelle la dextérité de l’homme dans la narration. Le raisonnement des échecs vient décrire une infidélité amoureuse pour montrer au spectateur avec pragmatisme que même les affaires quotidiennes doivent être jouées avec intelligence et qu’il ne faut jamais sous-estimer son adversaire.

Les images du films commentées par Dominique Païni replace le film dans son époque et permet de souligner les fantasmes et idéaux de cette période exaltant un cinéma qui vivrait autant par la richesse de l’individu que par l’omniprésence d’une ville pleine de secrets : Paris. Un décor parfait pour tous les mélodrames de l’humain qui ne peuvent connaître qu’une fin tragique.

Paris nous appartient de Jacques Rivette
sur le site de commeaucinema.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire