mercredi 2 décembre 2009

La Faute à Fidel

Si Fidel m'était conté...

Anna est un personnage profondément bourgeois. À 9 ans, elle n’aime déjà pas que les choses changent. Malheureusement pour elle, ses parents ont une petite tendance communiste et en cette année 1970, ils décident de monter au créneau. Après un voyage au Chili, Marie et Fernando mettent en œuvre leurs convictions politiques : finie la maison dans la banlieue parisienne, finie l’éducation religieuse et, surtout, finie la tranquillité.

Dans ce premier film, Julie Gavras trace la belle histoire de deux jeunes parents qui mettent leur vie en question et chamboulent ainsi la vie de leur petite fille (le petit garçon - adorable - s’acclimate beaucoup plus facilement). Au fil des discussions avec les baby-sitters venues d’ailleurs (à travers leur nourriture et leurs histoires) et des rencontres avec les Camarades de ses parents (« rouges et barbus»), Anna découvre de nouvelles valeurs : le partage, l’esprit de groupe et même quelques connaissances en pensée communiste. Dans une scène sobre mais malicieuse et profonde, la demoiselle montre aux étranges amis de ses parents comment manger une orange avec une fourchette et un couteau. En réponse, un des hommes partage une autre orange en lui expliquant que toutes les richesses du monde y sont réuni et qu’en la divisant, simplement avec ses mains, il permet à tout le monde d’obtenir une part de bonheur. Anna goûte le morceau du fruit qu’il lui tend et découvre une saveur qu’elle n’avait jamais pu approcher par ses méthodes "bourgeoises".

Ce genre d’explications didactiques, le film en est rempli car Anna est curieuse et ses parents dévoués (autant à leurs enfants qu’à la cause communiste). Le film est un travail équilibré qui montre autant les beaux espoirs de la lutte communiste que les idioties que des adultes trop utopistes (émouvants Julie Depardie et Stefano Accorsi) peuvent faire comme emmener ses enfants dans une manifestation sans penser aux dangers.

Mêlant humour et petits drames du quotidien, Julie Gavras nous offre un film qui s’interroge sur l’éducation et le militantisme et qui n’en finit pas de rappeler que la famille est une des plus belles inventions.

Et à travers les yeux de la petite fille, le chant révolutionnaire Venceremos, « nous vaincrons », résonne merveilleusement…

La Faute à Fidel de Julie Gavras
sur le site de commeaucinema.com

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