mercredi 2 décembre 2009

Elsa et Fred

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

Elsa est gourmande, souriante, généreuse, inconvenante et imprévisible. Elsa, c’est un savant mélange de fillette espiègle et d’adolescente rebelle, un mélange détonnant bien loin de l’image des grands-mères léthargiques que l’on nous sert un peu trop souvent au cinéma. Le téléphone portable collé à l’oreille, au volant de sa petite voiture rouge, Elsa n’en finit pas de courir après la vie. Lorsque Fred, veuf depuis peu et un peu au ralenti, s’installe à côté de chez elle, Elsa décide d’user de ses charmes et entreprend de redonner vie à cet homme qui semble avoir oublié que tout peut être plaisir. Les contraires se rencontrent et s’assemblent. Fred saura aussi offrir à sa muse ce dont elle a toujours rêvée : recréer et rejouer la scène de la fontaine dans La Dolce Vita de Frederico Fellini. Un grand moment de cinéma. Une nouvelle fois…

Avec une légèreté et une grande douceur, Marcos Carnevale nous emporte dans le tourbillon d’Elsa et l’on goûte avec délice à ses gaucheries, ses fous rires et ses emballées lyriques sur l’importance d’être vivant et de n’avoir pas peur de la mort. D’une certaine façon, quand la jeunesse est terminée ou on s’enfonce dans la vieillesse jusqu’à disparaître ou on se crée une nouvelle jeunesse. Mode d’emploi. China Zorrilla (Elsa) pétille de vitalité et incarne un personnage fougueux qui s’idéalise en Anita Ekberg pour le pire et pour le meilleur. On apprécie aussi la douceur de Manuel Alexandre (Fred) qui se transforme en Don Juan capable de tout pour sa demoiselle. Capable de la faire rêver et de faire parti de ses rêves quoiqu’il lui en coûte.

Macos Carnevale signe un film coloré sur une période de la vie que l’on imagine toujours morose. Elsa, porte-parole du précepte Carpe Diem refuse l’étiquette du troisième âge et entraîne dans ses jeux et aventures son voisin autant que nous, spectateurs, qui ressortons avec un grand sourire sur le visage. Bons moments assurés pendant et après la séance.

Un hymne à la vie qui a déjà conquis l’Argentine et qui risque bien d’attirer les Français en quête de bonheur et de petits coins de ciel bleu. Ils nous font rêver comme s’ils avaient vingt ans mais pourquoi donc l’amour serait-il réservé aux adolescents ?

Elsa et Fred
de Marcos Carnevale
sur le site de commeaucinema.com

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