mercredi 2 décembre 2009

Requiem pour Billy The Kid

Enquête lyrique dans la contrée du Kid

Billy the kid est mort en 1881, à Lincoln, Nouveau-Mexique. En 2003, deux shérifs et un adjoint au shérif décide de rouvrir l’enquête qui fait la renommée de la leur petite ville : l’exécution de Billy the kid par son ami devenu shérif, Pat Garrett. Une rumeur coure affirmant que ce dernier aurait laissé la vie sauve au gamin. Investigation.


Les deux personnages sont fort symboliques. Dans la conscience commune américaine bien sûr mais surtout dans ce lieu perdu du désert où ces deux légendes sont de chair. Tom Sullivan, l’actuel shérif du comté de Lincoln, a toujours pris Pat Garrett en exemple car il est l’homme de l’ombre qui s’est rangé, d’autres préfèrent le vagabond aux yeux bleus. Les habitants en parlent comme des amis et l’utilisation des images du film de Sam Peckinpah, Pat Garrett et Billy the Kid.


Face à cette réalité de la légende, la réalisatrice mène l’enquête et offre son commentaire. Requiem pour Billy the kid est ainsi également un jeu de voix off : celle de la narratrice (Anne Feinsilber) et celle de Billy, pleine de malice (Arthur H, en vf). Les textes écrits comme des poèmes ornent les images de la ville, du désert, de la tombe de Billy et les deux voix entrent au fur et à mesure en communication. S’il est vrai que la réalisatrice est peu être un peu trop amoureuse du Kid (et de Rimbaud avec qui elle ne cesse de faire le rapprochement), si le dialogue entre les deux voix est un peu poussé, on se laisse pourtant bercer par cette mélodie où il n’y a pas vraiment de méchant mais des circonstances qui font le monde.
L'intervention de Kris Kristofferson, qui incarnait Billy the kid dans le film de Sam Peckinpah, est une autre belle manière de dresser le portrait des deux hommes. Celui qui fut le kid, un héros romantique trop jeune pour mourir, commence, en vieillissant, à comprendre Pat Garrett. On devient peut-être sage au fil du temps. Billy, lui, est resté espiègle ou pas…

Une traversée dans l’Ouest d’hier et d’aujourd’hui que l’on suit avec plaisir et nostalgie au grès d’une belle bande originale (Claire Diterzi) et du regard amoureux de la réalisatrice.


Requiem pour Billy The Kid
de Anne Feinsiber
sur le site de commeaucinema.com

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